La bientraitance constitue une priorité dans les établissements médico-sociaux et sanitaires pour garantir le respect, la dignité et le bien-être des personnes accompagnées. Pour prévenir et éviter les situations de maltraitance, les professionnels doivent se former afin de repérer les signaux d’alerte et d’adopter des pratiques bienveillantes. Se former permet de maîtriser les principes fondamentaux de la bientraitance, d’identifier les signes de maltraitance et de mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer l’accompagnement. De la prévention à l’intervention, les professionnels renforcent leurs compétences pour instaurer un environnement sécurisé et bienveillant, garantissant ainsi une prise en charge et un accompagnement de qualité des usagers.

Comprendre les enjeux de la bientraitance et de la prévention de la maltraitance

Dans les secteurs de la santé et du social, la bientraitance consiste à garantir le respect et le bien-être des usagers. Elle repose sur des principes essentiels tels que l’écoute, la bienveillance, la personnalisation des soins ou accompagnements et le questionnement des pratiques. Le cadre législatif et réglementaire en France, avec des lois telles que la loi du 2 janvier 2002, impose aux professionnels de garantir des pratiques respectueuses de la dignité humaine, tout en mettant en place des dispositifs de prévention contre la maltraitance. La bientraitance n’est pas l’absence de maltraitance, c’est une manière d’être, d’agir et de dire soucieuse de l’usager. Elle vise à respecter les choix et les droits de chacun, en considérant la singularité de chaque situation pour garantir un accompagnement bienveillant et adapté.

La prévention de la maltraitance passe par une vigilance constante, une formation continue des acteurs concernés, et la mise en place de mécanismes de signalement des comportements inappropriés. La maltraitance, qu’elle soit physique, psychologique ou négligente, a des conséquences dramatiques tant pour les usagers que pour les professionnels. Les usagers peuvent souffrir de traumatismes durables, affectant leur confiance et leur qualité de vie, tandis que les professionnels risquent des sanctions légales, ainsi qu’une perte de crédibilité et de confiance.

Ainsi, comprendre ces enjeux permet de mieux appréhender les défis quotidiens auxquels font face les établissements et les individus dans la lutte contre la maltraitance.

Identifier et analyser les signaux de maltraitance

La maltraitance peut prendre 7 formes, chacune entraînant des conséquences graves pour les victimes. Premièrement, la maltraitance physique, qui inclut les coups, les blessures ou l’isolement forcé. Elle peut être visible à travers des marques corporelles ou des comportements de crainte. La maltraitance psychologique, quant à elle, se traduit par des humiliations, des menaces, ou des manipulations affectant profondément la santé mentale des individus. Enfin, la maltraitance financière survient lorsque l’on exploite ou prive une personne de ses ressources économiques, souvent dans des situations de dépendance ou de vulnérabilité. Toutefois, les maltraitances les plus courantes et les plus banalisées sont les négligences relevant de l’ignorance ou de l’inattention, de la passivité ou de du refus de voir…

Il est essentiel de reconnaître les signes avant-coureurs de la maltraitance pour intervenir rapidement. Les victimes peuvent afficher des changements de comportement, comme de l’anxiété, de la dépression, ou de l’évitement social. Les blessures inexpliquées, la perte d’autonomie ou une altération de l’apparence physique peuvent également être des indicateurs. Les situations à risque concernent principalement les personnes vulnérables, comme les enfants, les personnes âgées ou en situation de handicap, souvent plus exposées à ces violences.

Pour détecter ces signaux d’alerte, des outils et des méthodes spécifiques sont utilisés. Les professionnels de santé, les travailleurs sociaux et les aidants sont formés à repérer les indices de maltraitance à l’aide de grilles de dépistage, de questionnaires ou d’observations systématiques. Un suivi régulier et une écoute attentive sont primordiaux pour permettre un repérage efficace, garantissant ainsi une protection rapide et adaptée pour les victimes.

Mettre en œuvre une démarche de bientraitance en établissement

Mettre en œuvre une démarche de bientraitance en établissement nécessite une approche proactive, fondée sur des bonnes pratiques et des recommandations professionnelles. Ces pratiques incluent la personnalisation de l’accompagnement, l’information de la personne sur ses droits, l’évaluation et la mise à disposition de moyens de communication adaptés et la réalisation d’action correspondant aux besoins de la personne. Et aussi, l’accompagnement à l’autonomie, le questionnement régulier de ses pratiques et le respect des droits fondamentaux. Il s’agit de donner à l’usager une place de co-auteur de son parcours, de veiller à la qualité entre les professionnels et les usagers, de soutenir les professionnels dans leur démarche de bientraitance.

Une communication bienveillante joue un rôle crucial dans la mise en place de la bientraitance. Il s’agit de favoriser des échanges clairs, respectueux et empathiques, tant entre professionnels qu’avec les usagers. L’écoute active et la reconnaissance des émotions des usagers contribuent à instaurer un climat de confiance, essentiel pour leur bien-être. Par exemple, lorsqu’un usager exprime une inquiétude ou une douleur, prendre le temps de le rassurer et de répondre de manière adaptée est une démarche clé dans le cadre de la bientraitance.

Une culture du questionnement est une pratique essentielle dans la démarche. En effet, ce qui est bientraitant pour l’un, ne l’est pas forcément pour l’autre. Les professionnels doivent questionner leurs pratiques pour les adapter à la situation singulière de chacun.

La sensibilisation, la formation et l’implication des équipes pluridisciplinaires sont également fondamentales pour garantir une approche cohérente et globale. Les équipes doivent être formées aux enjeux de la bientraitance et encouragées à partager leurs expériences et bonnes pratiques. Cela permet non seulement de prévenir la maltraitance, mais aussi d’améliorer la qualité des soins et de l’accompagnement. Par exemple, une équipe formée à la bientraitance sera plus apte à réagir de manière adéquate face à une situation de stress ou de crise, garantissant ainsi un environnement sécurisant et respectueux pour tous les usagers.

En adoptant ces principes, un établissement crée un cadre propice à la bientraitance, favorisant une prise en charge respectueuse et humaine.

Réagir face à une situation de maltraitance avérée ou suspectée

Réagir face à une situation de maltraitance avérée ou suspectée est essentiel et une obligation légale pour protéger les victimes et garantir la sécurité des usagers. Lorsqu’une maltraitance est identifiée, il est primordial de suivre des procédures de signalisation et d’intervention claires pour éviter d’aggraver la situation. La première étape consiste à recueillir des preuves, sans interférer avec la situation, puis à signaler les faits à des autorités compétentes telles que la direction de l’établissement, le médecin référent ou, en cas de danger imminent, les services sociaux ou les forces de l’ordre.

Les référents, tels que les responsables de la bientraitance ou les chefs de services, jouent un rôle clé dans la gestion de ces situations. Ils sont chargés de coordonner l’action et d’assurer un suivi rigoureux. Ils doivent également veiller à la protection immédiate de la victime, tout en respectant les procédures internes de l’établissement. Leur rôle est de garantir que les mesures adaptées sont prises rapidement pour stopper la maltraitance et protéger l’intégrité physique et psychologique des personnes concernées.

Les autorités compétentes, telles que les autorités judiciaires ou les services de protection, doivent être informées et impliquées dès qu’une maltraitance est avérée. En parallèle, il est essentiel d’accompagner à la fois les victimes et les professionnels concernés. Les victimes doivent bénéficier d’un soutien psychologique et physique, ainsi que d’une prise en charge médicale si nécessaire. Les professionnels impliqués dans la maltraitance, qu’ils soient auteurs ou témoins, doivent également recevoir un accompagnement, qu’il soit juridique, psychologique ou éducatif, pour éviter toute récidive et garantir un environnement sécurisé.

En réagissant de manière adéquate, un établissement peut mettre en place un processus de prévention efficace et garantir un environnement de confiance et de bienveillance.

Se former pour promouvoir une culture de bientraitance durable

Se former pour promouvoir une culture de bientraitance durable est essentiel pour garantir un environnement respectueux et bienveillant envers les usagers. Le parcours de formation « Prévenir la maltraitance et promouvoir la bientraitance par la formation action » proposé par Laurence Michaux peut vous aider dans ce processus. Ce programme permet aux professionnels d’acquérir des compétences solides pour prévenir la maltraitance tout en favorisant une approche centrée sur la bientraitance.

Le contenu de la formation couvre de nombreux aspects fondamentaux. D’abord, elle aborde les bases de la bientraitance, en soulignant son importance pour garantir un soin et un accompagnement respectueux des individus. Les participants sont sensibilisés au respect des droits au travers de la charte des droits et libertés de la personne accueillie. Ils apprendront à être à l’écoute de l’usager, à répondre activement à ses besoins et à ses demandes, et à maintenir une attitude réactive pour ajuster les accompagnements en fonction de la singularité de la situation.

Le parcours détaille également les conditions de réussite d’un plan de développement de la bientraitance au sein d’un établissement. Les apprenants seront amenés à élaborer une Charte de la Bientraitance, un outil essentiel pour formaliser les engagements de l’établissement envers ses usagers.

En outre, la formation propose une analyse approfondie de la maltraitance, de sa définition et des obligations légales des professionnels dans ce domaine. Elle enseigne des méthodes pour prévenir et repérer les signes de maltraitance, qualifier les actes de maltraitance, informer les parties concernées et signaler les situations à risque conformément à la réglementation. Apprendre à qualifier les actes de maltraitance permet à la structure d’engager une réflexion collective sur les réponses à engager et  mettre en oeuvre pour éviter la récidive et améliorer la qualité de l’accueil et de l’accompagnement.

Ainsi, cette formation permet aux professionnels de renforcer leurs compétences, de promouvoir une culture de bientraitance et d’assurer un environnement de travail respectueux, sécurisant et bienveillant pour tous.

Laurence Michaux_Cabinet de conseil pour les établissements sociaux et médico-sociaux_Bretagne

Laurence Michaux, Consultante et formatrice en ESSMS